Haute trahison

Texte: Jérôme Meizoz

Mise en scène et jeu: Jean-Luc Borgeat

Avec la complicité de François Baumberger

Jauge limitée, nous vous conseillons vivement de réserver vos places!

Ci-dessous PDF du programme complet !


Le 2·21 est soutenu par:

de Jérôme Meizoz par Jean-Luc Borgeat, Cie du Milan Noir

du 5 au 21 janvier 2018
Dans le cadre de l'événement Singuliers Pluriel (5-21 janvier 2018).

Supplémentaire le samedi 21 janvier à 15h00, réservations en bas de page !

Un monologue d’érudition absurde qui aborde nombre de sujets brûlants sans avoir l’air d’y toucher: l’usure du langage, la domination politique, la loyauté dans les relations humaines et le pouvoir de l’art: un texte déroutant de Jérôme Meizoz, servi par le talent et la malice de Jean-Luc Borgeat. Une proposition qui sera présentée dans un cadre intimiste, sous sa forme la plus simple et la plus directe: un homme raconte une histoire à ses semblables.

__Présentation, __par Jérôme Meizoz

Un homme raconte ce qui lui est arrivé. Celui qui parle est un auteur par deux fois sollicité en vue d’une commande : d’abord, un spéculateur d’art lui quémande une préface pour son catalogue consacré aux «peintres de montagne» ; ensuite, le secrétaire perpétuel de la Lectura Dantis, cercle d’érudits, l’invite à commenter le chant XXXIII de la Divine Comédie, dévolu aux «traîtres». Même s’il est «payé pour ça, réfléchir», l’auteur fait tout pour se défiler, il ne parvient pas à s’identifier à sa condition de «lettré», il recule devant le geste même du commentaire, ses présupposés et ses conséquences. Ainsi refuse-t-il de parler des peintres de montagne. Par contre, il ferait volontiers le portrait des domestiques, ces «bonnes» qui assurent aux peintres la possibilité de créer en paix ! 


Aux indispensables gens de l'ombre, par Jean-Luc Borgeat

Je le regarde tresser ses paniers ; il pose et saisit différentes lames affûtées comme des rasoirs dont les manches de bois s’arrondissent et se patinent à force d’être pognés ; les corbeilles finissent remplies de fruits ou de noix sur les tables de ses amis.

Je regarde ses mains courir sur le tissu dans l’atelier de couture du théâtre, l’agilité d’un insecte qui tire derrière lui un fil, aucune hésitation: dessus, dessous… Hop, l’excédent du fil sectionné d’un coup de dent, la voilà qui me tend la chemise du costume et j’entre en scène.

Je regarde les techniciens décharger la camionnette, des projecteurs, des câbles, des panneaux réflecteurs ; une fourmilière s’active sur le plateau du tournage, tous portent d’étranges ceintures d’où pendent des pinces, des pincettes, des tournevis, des rouleaux de scotch de couleurs différentes et l’indispensable couteau aux multifonctions… Ils s’écartent, moteur, action…

Petites mains, magie des artisans de l’ombre sans qui l’acte poétique n’existerait pas.


Autour de HAUTE TRAHISON, par Jean-Luc Borgeat

Approcher le personnage à travers la mise en scène.

En 2016, la Fondation vaudoise pour la culture m’a octroyé le prix culturel vaudois Théâtre; pour l’occasion j’ai dû établir un palmarès exhaustif des spectacles que j’avais joués ou mis en scène depuis le début de ma carrière en 1982…

Ce n’est pas tant le chiffre qui est important mais plutôt ce que toutes ces aventures théâtrales m’ont enseigné. De ces multiples rencontres avec d’autres comédiens, des metteurs en scène, des textes d’auteurs vivants ou disparus est née une envie de mettre en scène et de diriger les acteurs en intégrant la citation d’un maître de théâtre Nô qui demandait un jour à un journaliste quelle était la différence entre le théâtre oriental et le théâtre occidental ? Perplexe, le journaliste ne sut que répondre et le maître de Nô expliqua : en Occident, ce sont les dieux qui descendent du ciel vers la terre ; en Orient, ce sont les dieux qui montent de la terre vers le ciel.

Cette phrase : « les dieux qui montent de la terre vers le ciel » m’a interpellé. Elle a été le point de départ de mon approche du travail de metteur en scène :

« Les dieux », ce sont les artisans de la scène, les comédiennes, les comédiens, les scénographes, les créateurs de lumière,  de costumes, les techniciens etc.  

« La terre », c’est tout ce qu’ils ont de personnel : leur âge, leur taille, leur voix, leur façon de bouger, leurs tics, leur respiration…bref toute leur humanité qui en fait des êtres uniques.

« Qui montent » signifie que le metteur en scène tire de leur humanité des éléments originaux qui leur appartiennent (voix, respiration, taille, façon de bouger) et dont ils vont se servir pour aller vers… « Le ciel » c’est-à-dire vers quelqu’un qui naît à partir d’eux, qu’ils ne connaissent pas au début des répétitions, et qui « monte » vers ce qu’on pourrait définir comme… le personnage.

Cette observation de l’acteur, qui évolue sur scène, pour tenter de capter ce qu’il est d’unique s’appuie aussi sur un travail sur la forme du texte :

  • segmenter le texte à l’aide de signes précisant où l’acteur dit le texte dans un souffle ou, au contraire, marque un temps ou une respiration. Cela transforme un texte en une partition musicale qui imprime un rythme, celui du récit.

  • chercher avec l’acteur sa tessiture vocale, le timbre de sa voix la plus naturelle possible pour éviter toute projection ou toute démonstration volontaire d’une intention de jeu.

  • chercher avec l’acteur des gestes qui lui viennent naturellement, avec lesquels il est à l’aise, qui peuvent être ceux qu’il utilise tous les jours dans la vie sans s’en rendre compte.

L’harmonie entre la segmentation, la tessiture vocale, la maîtrise du geste crée à travers la chair de l’acteur, qui y ajoute sa part émotionnelle, secrète, une silhouette qu’on peut appeler… un personnage.

Présentation de SINGULIERS PLURIEL - 24 HEURES du vendredi 22 décembre - Natacha Rossel

VERTIGO, RTS - LA 1ère - Jean-Luc Borgeat présente l'événement SINGULIERS PLURIELS - 3 janvier 2018

Présentation de SINGULIERS PLURIEL - Le Temps du jeudi 4 janvier - Marie-Pierre Genecand

Claire Deutsch. Verre vide, tête pleine - LE COURRIER du vendredi 5 janvier - Lucas Vuilleumier

MAGNETIQUES, RTS2- "BourBon": voyage au coeur de l'insomnie - lundi 8 janvier

A L'ABORDAGE, RTS - LA 1ère - Dans les Yeux de Joëlle Fretz - mercredi 17 janvier

dimanche 21 janvier 2018 à 15h: __Rencontre autour du monologue et du seul en scène, __animée par Rita Freda, dramaturge et chercheuse en arts de la scène, en compagnie de Claire Deutsch, Marjolaine Minot et Joëlle Fretz

 

Texte: Jérôme Meizoz

Mise en scène et jeu: Jean-Luc Borgeat

Avec la complicité de François Baumberger

Jauge limitée, nous vous conseillons vivement de réserver vos places!

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